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Accordeur de clochettes

À force d’être utilisées, les cloches et les clochettes peuvent se désaccorder, par exemple lorsqu’elles viennent frapper le bord de l’abreuvoir. Autrefois, l’accordeur réaccordait les clochettes en réparant les éventuelles fissures et fêlures, en faisant des bosses dans la tôle ou en les limant aux bons endroits. Accorder des cloches est aussi possible, mais demande beaucoup plus de travail. Le limage se fait sur un tour d’accord particulier.
Carillon

Un carillon est un groupe de cloches accordées les unes aux autres. Le secret réside dans l’obtention d’un son aussi harmonieux que possible pour son propriétaire. Le fait que chaque troupeau ait son propre carillon permet de le distinguer parmi d’autres. Une oreille fine remarque immédiatement les animaux manquants: la cloche de chaque vache sonne différemment et, par conséquent, les cloches manquantes modifient également le son du carillon. D’ailleurs, dans certains cantons, il est de tradition que le carillon suive la gamme.
Chalandamarz

Dans les Grisons, le Chalandamarz fait partie des coutumes suisses dans lesquelles les cloches de vache jouent un rôle central. Le 1er mars, date du Nouvel An dans la Rome antique, les enfants et les jeunes défilent dans les rues en récitant des poèmes et en chantant des chansons, en faisant claquer des fouets et en secouant des cloches de vache. Cette coutume a été rendue célèbre au-delà des Grisons grâce à «Une cloche pour Ursli», un livre pour enfants écrit par Selina Chönz, paru en 1945 et encore très apprécié aujourd’hui. Le Chalandamarz est un bon exemple de tradition évoluant avec le temps: si le cortège a longtemps été réservé aux garçons, les filles sont désormais autorisées à participer.
Cimetière de cloches

Pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale, les cimetières de cloches désignaient des lieux où étaient récupérées surtout les cloches en bronze pour les transformer en armes. Cette pratique n’avait cependant rien de nouveau: Napoléon avait déjà fait fondre des cloches à des fins militaires plus d’un siècle auparavant.
Cloche ou clochette

Les vaches ne portent généralement pas de cloche, mais une clochette, aussi appelée toupin, sonnette, sonnaille ou potet en Suisse romande. Ces clochettes sont formées à partir d’une plaque de métal recourbée puis soudée ou rivetée. Elles produisent un son légèrement grinçant et sourd. À l’inverse, les cloches sont coulées en métal, généralement un alliage de cuivre. Elles produisent un son plus mélodieux, mais elles sont aussi plus lourdes et plus fragiles: une fissure ou une fêlure peuvent suffire à les faire taire.
Magie

Les cloches existent depuis environ 4500 ans. À l’origine, elles étaient utilisées lors de cultes, le plus souvent pour protéger des mauvais esprits et du malheur. Cette utilité magique a perduré jusqu’à nos jours, mais plutôt dans le cadre de coutumes festives, par exemple sonner les cloches à toute volée pour fêter le Nouvel An et ainsi chasser les démons. Le son des cloches a aussi un effet magique sur l’homme. La sonothérapie n’est pas la seule discipline à exploiter les bienfaits que peuvent apporter certaines fréquences et vibrations à l’esprit et au corps. En effet, la simple écoute du long tintement des cloches jusqu’à la dernière note équivaut à une méditation et peut émouvoir profondément.
Protection des animaux

En 2014, l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) a mené une étude à petite échelle sur les effets nocifs des cloches sur les vaches. La conclusion en a été circonspecte: le bruit et le poids des cloches peuvent perturber le comportement alimentaire et le repos des vaches; il faudrait mener des études plus poussées pour confirmer ces résultats. L’étude de l’EPFZ a fait l’objet de nombreuses critiques, par exemple sur le fait que des cloches de 5,5 kg avaient été utilisées, alors que les clochettes de pâturage pèsent en général entre 800 g et 2 kg. À en croire les éleveuses et les éleveurs, les vaches s’habituent rapidement à leur cloche, qu’elles gardent toute leur vie, et n’en sont pas dérangées. Bien au contraire: les vaches reines sont conscientes d’avoir une cloche particulière, car plus grande que celles de leurs congénères, et la portent avec fierté.